Pages


mardi 29 mars 2011

la tragédie de tantie Terribla Nervosa( 1ère partie)


 

 Tantie Terribla Nervousa est la grande sœur de papa. C’est une tantie que j’appréciais beaucoup. Elle et son mari habitaient à Bouaké avec leurs deux filles Sara et Rebecca .Lorsqu’elle venait à Abidjan pour des courses, c’était chez nous à la maison qu’elle restait.J’aimais beaucoup causer avec elle, je la trouvais trop cool.De plus, elle se levait chaque matin et priait de 4heures à 7heures. Je me suis dit que si je grandissais , j’allais être comme tantie Terribla Nervousa.Elle m’apportait assez de cadeaux, me parlait de ses filles qu’elle aimait beaucoup.
 Aussi en 1990, lorsqu’il eut le problème d’année blanche et que mes parents m’informèrent que j’allais aller chez tantie teribla Nervousa le temps que la situation s’arrange, je sautai  de joie. J’allais aller rester chez mes cousines Sara et Rebecca et enfin être délivré pour un moment des griffes de Pierre et Paul, mes frères jumeaux qui me fatiguaient.
Djaaaaaaaaa, c’est là que j’allais découvrir le vrai visage de ma tante Terribla Nervousa. 
Le jour où je suis arrivée avec ma tante, son mari semblait surpris.
 -Mais chérie, tu ne m’as pas dit que ta nièce allait passer quelques jours ici.
 -Regarde, je n’ai pas besoin de t’informer ! Ou bien ici là, ce n’est pas ma maison aussi ! La fille de mon frère va venir voir ses cousines quelques jours là, je dois écrire « J’ai l’honneur ? » Pourquoi tu es compliqué comme ça hein ?   
Mon oncle n’a plus parlé, il a baissé les yeux et m’a dit : « Bon, bonne arrivée Jemima » !
 Ça m’a semblé étrange, mais tantie a souri et mes deux cousines se sont précipitées dans mes bras.J’ai donc oublié cette scène.
 Mes cousines étaient sympathiques, je jouais avec leurs jouets. Tantie et tonton habitaient dans une grande maison bien meublée et décorée avec goût. Il y avait des dépendances. Ils vivaient seuls avec deux servantes Aya et Affoué.
 Tantie ne travaillait pas, mais je remarquais qu’elle n’était jamais à la maison. Tout reposait entre les mains des servantes, même l’entretien de la chambre de tonton et tantie.
 Les servantes  avaient leurs chambres à part. Mais apparemment, elles ne s’entendaient pas avec tantie Terribla Nervousa. Elle se plaignait toujours de la sauce, les insultait devant nous, les traitait de voleuses de maris, de sorcières, de filles de rue.
 D’ailleurs même, à la fin de la deuxième semaine de mon séjour, tantie Terribla Nervousa les renvoya.
 -Mais chérie, tu as quels problèmes et puis c’est toujours toi qui renvoies tes servantes ?
 -Quoi, Zahon, pourquoi je les chasse ? C’est toi maintenant qui va défendre les bonnes ? Si elles sont mauvaises et impolies, c’est normal que je les chasse ! Toutes les filles que j’ai depuis là, elles te cherchent, tu crois que je ne vois pas ?
 -Moi Zahon, ces filles là me cherchent ? Non, pardon Terribla Nervousa, pardon !
 -Quoi pardon ? Mais voilà la preuve puisque c’est toi qui prends leur défense ! C’est donc vrai ! Méchant, menteur, hypocrite ! Je vais te tuer.
 Et tantie a pris la sauce et a versé sur tonton. Elle a commencé à crier, à le taper.Tonton  faisait des efforts pour la maîtriser, mais elle ne voulait rien savoir. En même temps, Rebecca et Sara  ont attrapé ma main et nous sommes rentrées dans leur chambre.
 -Jemima, c’est toujours comme ça ici. Mais tu vas voir, ça va s’arranger. Maman quand elle est fâchée là, qui peut l’attraper.
 Effectivement, tonton a réussi à amener tantie Terribla Nervousa dans la chambre.
 Le lendemain matin par contre, tantie s’est levée en criant, elle a tapé à notre porte et nous a demandés de nous habiller et de prendre nos affaires parce qu’on quittait la maison.
 Tonton était derrière elle et lui demandait pardon
 -Zahon, laisse-moi ! Il faut aller épouser tes bonnes ! Laisse moi deh !
 Les filles et moi, nous étions très gênées. On a commencé à ranger nos affaires. Tonton s’est précipité au dehors et quelque temps après, il est revenu avec la femme du pasteur.
 Elle a pris tantie, s’est assise au salon et a parlé longuement avec elle. Après, tantie est venue nous dire que ce n’est plus la peine, qu’on ne bougeait plus. Elle avait le visage serré comme ça. La femme du pasteur est partie et est revenue avec une fille.
 -         Ma sœur, c’est ma servante. Mais il faut la prendre en attendant.
 L’affaire était donc réglée. Cependant, deux jours après,  tantie a appelé la femme du pasteur.
 -         Maman, merci pour ta fille, mais est-ce que tu sais que c’est une sorcière ? 
-         Ha bon, comment ?
-         Mais le jour où elle est venue là, j’ai été attaquée dans mes rêves.Et puis matin, j’ai senti qu’elle a regardé mon mari façon là ! On dirait qu’elle veut le chercher. Il faut la reprendre. Je vais moi-même aller chercher une fille ailleurs.
 -D’accord ma sœur !
 Maman pasteur a repris sa fille et est partie. Durant les six mois que j’ai fait chez tantie, les filles venaient et partaient seulement. Tantie ne s’entendait jamais avec elles, mais comme elle ne voulait rien faire dans la maison, elle était serrée.
 Le fait qui me marquait aussi, c’était que j’avais l’impression que tantie n’aimait pas tonton.Elle se moquait de son gros nez, de sa manière de s’habiller, elle le traitait de guéré mangeur d’hommes, elle criait sur lui devant ses collègues lorsque ceux-ci venaient à la maison.
 Mais tonton avait bon cœur, il prenait tout en ironisant et il se moquait gentiment de tantie.
 Une fois, tonton avait dit à tantie Terribla Nervousa que le lendemain, il allait sortir avec ses collègues pour une sortie d’ entreprise.  Tantie s’est fâchée, elle a commencé à dire que c’est faux, que tonton va plutôt sortir avec femme, qu’elle n’est pas bête. Le lendemain, à ma grande surprise, tantie a enfermé tonton dans la chambre, elle était devant avec un pilon et criait : « Aujourd’hui là, tu ne sors pas, ton pied, mon pied ».
 Tonton a demandé pardon, tantie ne voulait rien entendre.
 A 10heures, un collègue de tonton Zahon est passé à la maison. Tantie a refusé d’ouvrir la porte de la maison. Ce n’est qu’à 19 heures que tantie a ouvert la porte de la chambre. Tonton était fâché, mais il n’a rien dit. A vrai dire, Rebecca supportait mal cette domination de tantie sur tonton tandis que Sara ne disait rien. Une fois, Rebecca m’a dit qu’elle était fatiguée de sa mère et que sa prière, c’était qu’un jour, son père la botte bien. Je la sentais plus proche de son père que de tantie Terribla Nervousa.
 Moi aussi, j’étais déçue ! On ne sait pas quel jour il fallait être content, quel jour il fallait se fâcher. Je préférais de loin les taquineries de mes frères Paul et Pierre face au caractère de tantie Terribla Nervousa.
 Une fois, une tantie de l’église est venue voir tantie Terribla Nervousa et avant de partir, elle a remis 500 F à Sara et Rebecca.
 -Mes filles, qu’est ce qu’on dit à tantie ?
 Mes cousines ne savaient que répondre.
 -Sara et Rebecca, quand votre papa me donne l’argent là, qu’est ce que je réponds ?avait demandé tantie Terribla Nervousa en souriant.
 -Han han, on sait ! Et Sara et Rebecca de se tourner vers la tantie et de dire en chœur :
 -C’est tout, c’est tout ! Tu ne peux ajouter encore ?
 Là, tantie Terribla Nervousa est devenue rouge, elle a giflé Sara et Rebecca devant la tantie et a commencé à les frapper.
 -Aie, mais maman, c’est comme ça tu réponds à papa non !
 La tantie s’est retirée gênée, tantie Terribla Nervousa a appelé tonton Zahon.Celui-ci est venu à midi alors que ce n’était pas dans ses habitudes.
 -Terribla  Nervousa, il y a quoi ?
 -Ce sont tes filles là, ce que tu leur as appris là, c’est ça elles ont dit devant tantie Rose.
 Exténué, tonton a frappé aussi sara et Rebecca et est retourné au travail.
 Une fois encore, c’était un samedi. On regardait la télévision moi, mes cousines, tonton et tantie. Les oiseaux du monde étaient en train de chanter : « On a bougé, bougé… ».
 Après ce clip, une speakerine est apparue pour présenter le programme. Tonton a dit : « eh, aujourd’hui là, Elisabeth Tano est jolie que d’habitude ! ». Tantie s’est fâchée. Elle a accusé tonton d’aimer Elisabeth Tano.
 -Chérie, toi aussi !
 -Comment moi aussi ! hein ! Vous les hommes là ; qui ne vous connaît pas !
 Tantie a vociféré, a commencé à pleurer, a giflé tonton. A la fin,elle a cassé la télévision ainsi que des assiettes. Le jour où mes parents ont appelé pour me dire que j’allais revenir, j’étais contente. Mais j’étais quand même malheureuse pour Sara et Rebecca.
 -Jemima, nous on est habitués oh ! me disait Rebecca.
 Tantie est venue me redéposer à Abidjan chez mes parents. Lorsque ceux-ci m’ont demandé comment s’était passé mon séjour là bas, j’ai dit que ce s’était bien passé. Mais après le départ de tantie Terribla Nervousa, j’ai tout expliqué à mes parents.
 -elle commande tonton Zahon, elle crie sur lui, elle le frappe souvent, elle sort  seulement.
 Mes parents m’ont traité de menteuse et m’ont interdit d’en parler à qui que ce soit.
 -papa, c’est vrai oh !
 -tais toi Jemima ! Tais toi......
   _,_._,___

mercredi 23 mars 2011

Partir ou rester?

-Mardi: il parait que c'est gâté à Abobo, quitte le quartier et vient à Yopougon
-Jeudi: ah, ma chère, on a entendu des tirs à Yopougon, mieux vaut partir en cité, à Cocody.

-Samedi: il y a beaucoup de remue-ménage en cité, en plus, tous les restaurants et kiosques à manger sont fermés; retourne à Abobo.
-Lundi: la situation est intenable, toute la population quitte à Abobo, fais tu vas venir chez moi......

Tu tournes, tournes, tu n'en finis pas. Tu te balades de quartier en quartier, cherchant un lieu sûr. Tu es peut être tenté de te réfugier au village mais pas sûr que la sécurité y est....

Être en vie à tout prix, tel est ton credo, dans cette situation infernale que vit la Cote d'Ivoire.
Comment en sommes nous arriver là? trop long à expliquer. Mais le fait est là, le pays semble moins hospitalier et moins vivable qu'à ses débuts. Triste tout ça.
On ne sait plus où aller, où fuir pour avoir la vie sauve.
Certains ont préféré rentrer au village, ils ont trouvé la mort en chemin;
D'autre ont carrément quitté le pays pour se réfugier chez les voisins, la famine et toutes sortes de difficultés ont eu raison d'eux;
D'autres encore défilent de quartier en quartier, mais vivre chez les autres n'est pas toujours agréable;
D'autre enfin ont décidé de rester chez eux envers et contre tous, la mort leur a rendu visite soit par des balles perdues, soit par un lynchage...
Nul endroit n'est sûr; aucune démarche ne peut nous garder en vie;
SEUL LE MANTEAU DE DIEU NOUS COUVRIRA et saura nous protéger de toute sorte d'attaques.
Le seigneur garde ceux qui lui appartiennent afin de glorifier son nom comme Il le dit " que mille tombent à ton côté, et dix mille à ta droite, tu ne seras pas atteint" psaume91V7 et encore " celui qui demeure sous l'abri du Très Haut, repose à l'ombre du Tout  Puissant" psaume 91V1.
De même qu'il garde ceux qui lui appartiennent, le Seigneur aussi peut les rappeler à lui afin de glorifier son nom.
Mais que tu vives ou pas, là n'est pas le plus important. L'essentiel serait que tu demeures dans la victoire, que tu demeures attaché à Christ de sorte qu'aucun évènement, aucune situation n'ait raison de ta foi.
Si tu vis, vis pour Christ; si tu meurs, meurs en Christ: tel doit être ton credo.